Black Friday, le vendredi noir pour la planète et la santé de ses habitants !

L’évocation même de ces mots me fait froid dans le dos : je pense à ces millions de vêtements, textiles, chaussures… qui vont être vendus ce vendredi…

Je pense surtout aux quantités astronomiques de perturbateurs endocriniens, de métaux lourds, de particules de plastique, de substances cancérigènes…  qui imprègnent vêtements, linge et chaussures et qui vont entrer en contact avec votre peau, vos poumons, ou passer dans l’eau de lavage et polluer l’environnement… 😩

Précieuse eau qui ne sera pas épurée de ces polluants… et nous reviendra de plus en plus chargée de ces substances indésirables…

De quoi calmer les réjouissances ?!

Le cercle vicieux de la pollution s’accélère avec des journées telles que Black Friday: on achète en masse, on reproduit en masse !!

Plusieurs dizaines de milliards de vêtements sont produits chaque année:

Cette industrie textile fait exploser les maladies de la population : stérilité, cancers, allergies … dans les pays fabricants (Bengladesh, Inde…). Cancers, hypersensibilité, allergies, autisme, hyperactivité… dans les pays industrialisés…

Ce cercle vicieux débute dans les champs de coton : la monoculture du coton, consomme entre 5 et 10 % des pesticides totaux de la planète! Pouvant aller bien au delà dans certains pays gros producteurs (Inde, Chine..).

Les 1ers touchés sont ceux qui travaillent dans les champs ! 

Ils tombent malades ou meurent parce qu’ils sont en contact avec des doses élevées de pesticides, dans des conditions d’expositions répétées et sans protection !

Puis, les traitements pesticides polluent rivières, nappes souterraines.

Ensuite c’est la population qui est alors elle même contaminée en utilisant l’eau polluée.

Continuant la chaine de production, les travailleurs à la confection des textiles,  utilisant solvants, teintures, agents mouillants, imperméabilisants, retardateurs de flammes, nanoparticules… sont, à leur tour, contaminés.

Vient ensuite l’exposition du personnel dans les magasins, en contact toute la journée avec des vêtements, chaussures bourrées de ces substances toxiques…

La suite, c’est nous ! dans les cabines d’essayage et dans la vie de tous les jours, lorsque nous les portons, les respirons !

Le cycle se poursuit avec le lavage des tissus, où ces substances partent petit à petit dans les eaux de lavage pour rejoindre l’environnement (1)

Et nous sommes à nouveau en contact avec l’eau contaminée, car nos systèmes actuels d’épuration sont incapables d’épurer ces micro-polluants!!

Black Friday… vous avez dit Black ?!

Stoppons le jeu de la surproduction de cette industrie textile hautement polluante !

La prise de conscience est en chemin, mais…

Certaines mesures ont été prises depuis 2000, concernant le contrôle des substances utilisées…

Et le 1er juin 2007,  le règlement européen REACH «Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals» (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques), a été adopté pour mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre ces risques liés aux substances chimiques.

Mais les rapports de l’ANSES en 2018, qui ont évalué les substances retrouvées dans les textiles, montrent que l’avancée est trop lente : nous restons exposés à de multiples substances trop dangereuses (2).

Et si certains produits sont déjà interdits en Europe, il n’en est pas de même des produits fabriqués hors Europe, qui ne sont pas soumis à la même législation:

Des substances très toxiques continuent d’êre utilisées dans de nombreux pays et arrivent sous forme de produits finis, après passage des douanes sans difficultés.

L’exposition inquiétante des plus vulnérables: femmes enceintes et foetus: 

Ces substances toxiques provenant des vêtements, sont retrouvés dans le cordon ombilical des nouveaux-nés !

En effet, elles passent aisément dans la circulation sanguine de la mère (alkylphénols,  retardateurs de flamme, phtalates …(3)) 

 Ces substances sont incriminées dans les troubles du comportement tels l’autisme, l’hyperactivité…

Laver les vêtements plusieurs fois avant de les porter, n’est pas suffisant :

Devenant de plus en plus conscients de s’intoxiquer avec les habits que nous achetons, (peut être qu’il nous est arrivé de déclencher une allergie au contact d’un vêtement neuf : la partie visible de l’intoxication), la tendance est à laver nos vêtements, nos textiles neufs…

Oui mais… ça ne semble pas suffisant!

Si certaines substances sont éliminées au bout de quelques lavages, c’est loin d’être le cas de toutes. 

Vous ne verrez jamais apparaître sur les étiquettes de vos vêtements, chaussures, tissus d’ameublement, couettes, coussins…: les noms des « coupables »: (4)

  • Alkyphénols (NP, NPE), agents mouillants, dispersants, utilisés lors de la fabrication: contaminent eau et chaine alimentaire (infertilité, cancers hormono-dépendants…)
  • Colorants synthétiques azoïques (les plus utilisés dans le monde : allergisants,  cancérogènes …)
  • Métaux lourds (mercure, antimoine, plomb, cadmium, ) : nous connaissons les méfaits du plomb responsable du saturnisme, gravissime pour l’enfant, de la toxicité neuronale du mercure (bioaccumulation dans la chaine alimentaire avec de fortes concentrations dans les poissons tels saumons, thons…)  mais moins, l’impact toxique du cadmium, du cuivre, sur les reins et le foie…
  • Dérivés de l’étain (stabilisateurs du PVC, pesticide): passent notre barrière cutanée et nos poumons et vont saturer foie et reins, nos organes principaux d’épuration …!!

L’un d’eux, le tributyl étain, biocide dans les textiles, a été largement utilisé comme agent antifouling, dans la peinture de la coque de bateaux.

Il est responsable d’une pollution marine catastrophique des littoraux de part son effet perturbateur endocrinien (masculinisation des poissons femelles…)

  • HAP, fomaldéhyde: renforcent la résistance à l’eau des vêtements …. allergisants et cancérogènes probables..
  • Nanoparticules présentes dans les vêtements, dont les effets ne sont pas encore connus, mais qui l’on sait, passent la barrière cutanée (5). 

Comment éviter la pollution massive du Black Friday et de tout achat de textiles ?

1- Se méfier de tous les textiles imperméables, aux couleurs « pétantes », traités anti-taches, qui ne se froissent pas… ou acheter d’occasion…

2- Se tourner vers le greenwashing: positionnement écologique des marques et surtout les labels Ecoresponsables :

Des labels qui garantissent l’emploi de fibres naturelles, biologiques, l’utilisation de procédés respectueux de l’environnement sur l’ensemble de la chaîne de production.

Des labels qui garantissent des textiles (laine, coton, lin, soie,) ne contenant pas d’éléments chimiques nocifs pour l’humain et son environnement.

Des labels dont le référentiel s’adresse à toute société qui fabrique, distribue ou commercialise des produits textiles écologiques:


Ecocert : comme pour la cosmétique et l’alimentation, cet organisme français de certification de l’agriculture bio a développé un référentiel pour le textile avec des critères exigeants

Global Organic Textile Standard : GOTS

Oeko-Tex

Demeter

Ecolabel


3- Ou nous avons tout simplement la possibilité de passer un vendredi loisir, repos, ou travail … loin de l’effervescente consommation ! 🤸🏼‍♀️

😍 Athénatur’ellement 🌞

Maude


Ref:
1- Joint research center,Commission européenne:recherche de 60 substances dans 122 rivières et 164 points d’eau souterraine. 
2- Anses, Avril 2018 :« Évaluation des effets sensibilisants ou irritants cutanés des substances chimiques présentes dans les articles chaussants et textiles d’habillement ». 
3- Greenpeace :« Les toxiques en héritage »,2005.
4- Association santé environnement France:« Les vêtements:quand les toxiques se cachent – La synthèse de l’ASEF»
5- Anses:« Évaluation des risques liés aux nanomatériaux »,2014